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Colloque international "L’Art, le Politique et la Création. Frictions et Fictions socio-anthropologiques", 19-20-21 novembre 2009, Campus Universitaire de Grenoble – BSHM

L’histoire sociale de l’art, la philosophie sociale et la sociologie de l’art ont contribué plus qu’aucune autre discipline à explorer les relations entre art et politique. Cela fait bien longtemps que l’art est devenu un enjeu politique, social, culturel, économique, idéologique. Aujourd’hui, subversion rime très souvent avec subvention, pour reprendre un titre d’ouvrage réussi (Rainer Rochlitz), et avec institution.
Sur les rapports des artistes aux princes et aux mécènes (Martin Warnke, Francis Haskell…), sur l’iconologie politique (Aby Warburg, T. J. Clark), sur l’imaginaire politique (Lucien Goldmann, Alain Pessin), sur l’art engagé et les effets critiques de l’art en général (Theodor W. Adorno, Walter Benjamin, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron…)1, les apports ont chaque fois été majeurs. Un des objectifs du colloque sera de revenir sur ces travaux séminaux, dont certains sont à teneur historique et d’autres accompagnent l’art le plus récent, pour en explorer et tester l’actualité tant théorique qu’empirique et envisager de manière prospective en quoi ils ouvrent vers des dimensions innovantes tant sur les plans méthodologiques et épistémologiques que pragmatiques.
Un autre objectif, qui fait partie des priorités de recherche du GDR OPuS depuis sa création en 1999, sera de présenter des travaux en sociologie des Å“uvres qui analysent une production ou un événement artistique afin de faire ressortir son rapport au politique. Le dernier colloque sur les Å“uvres, à Grenoble, s’était achevé sur certains doutes quant à la viabilité d’une sociologie des Å“uvres, que d’aucuns voudraient par ailleurs voir exclu de son horizon analytique (Nathalie Heinich). La thématique « art et politique » fournit un terrain de choix pour aborder à nouveau et de manière fertile et très innovante ce « fruit défendu » (Antoine Hennion) qu’est devenu l’œuvre singulière pour la sociologie de l’art.
Un dernier volet plus épistémologique visera à s’interroger sur les relations entre le chercheur et son objet, en s’interrogeant notamment sur les méthodes, les approches et les preuves qu’il mobilise pour construire et pour défendre son propos. Que se passe-t-il quand on passe des « réflexions » des acteurs au « reflet » identifié par le seul observateur, et de la politique à cet ensemble plus large mais aussi plus incertain que l’on nomme le politique ? Quelles sont les ressources empiriques et analytiques que proposent les sciences sociales pour traiter cette articulation, et qu’est-ce que cela implique pour la position du chercheur face à son objet ? Une analyse du contenu idéologique d’une Å“uvre, souvent conçu comme caché, est-elle compatible avec la « mise à plat » aussi pragmatique que programmatique opérée par les nouvelles sociologies de l’art, à l’image de celle de Howard S. Becker ? Cet axe plus réflexif traverse d’une certaine manière tous les thèmes proposés, même si des contributions qui le traiteraient en priorité pourraient être regroupées sous un thème ad hoc.
Visant une certaine originalité et encourageant les propositions qui panachent les registres discursifs et les approches théoriques, ce colloque à vocation internationale laisse délibérément en partie de côté les questions relevant plus spécifiquement du champ des politiques culturelles car il a été souvent exploré ces dernières années et d’autre part s’est tenu en mai 2010 à Grenoble un grand colloque sur ce thème à l’occasion de l’anniversaire de l’Observatoire des Politiques culturelles.

Ce colloque se donne plutôt comme objectif de tester empiriquement les nombreuses questions méthodologiques, théoriques, épistémologiques que soulève l’analyse sociale du binôme « art et politique » dans le cadre du processus de création en particulier et à proposer un regard neuf sur une problématique complexe, innovante et inépuisable.
A un moment où de plus en plus de voix s’élèvent chez les philosophes, les historiens mais aussi certains sociologues pour affirmer que le lien entre art et politique est, soit erroné, soit dangereux, il est important de se pencher à nouveaux frais sur cette relation complexe mais aussi sur les représentations qu’elle suscite aujourd’hui dans un climat général de désillusion politique.

Programme complet : http://www.msh-alpes.fr/socioart_opus/art-politique-creation/Site/Programme.html

En savoir plus : http://www.msh-alpes.fr/socioart_opus/art-politique-creation/Site/Accueil.html
Citer cet article : http://histoiredesmedias.com/Colloque-international-L-Art-le.html