Accueil du site > Actualités > Séminaires > > Séminaire "L’Image témoin : l’après-coup du réel", Paris 8, programme 2012-2013.

Séminaires

envoyer l'article par mail title= envoyer par mail Version imprimable de cet article Version imprimable Augmenter taille police Diminuer taille police

Séminaire "L’Image témoin : l’après-coup du réel", Paris 8, programme 2012-2013.

un séminaire proposé par Emmanuel Alloa, en collaboration avec le département d’Arts Plastiques de l’Université Paris 8.

Dans La Chambre Claire, Roland Barthes affirmait que le "noème" de la photographie, c’est son "ça a été", autrement dit le fait que la plaque photosensible garde la trace ineffaçable d’un événement. De façon analogue, on pourrait dire que le "noème" du témoin, c’est son "avoir été là", autrement dit le fait que le témoin fut présent au moment fatidique. Et pourtant, le témoin ne deviendra réellement témoin qu’à rebours, une fois qu’il se porte témoin d’une expérience irrémédiablement passée et qu’il redonne voix à ce qui n’est plus par l’après-coup de son témoignage. Face à la violence extrême qui marque le XXe siècle, qu’est-ce que cela signifie que de penser les images qui, tant de fois, enregistrèrent les actes de barbarie, non pas tant comme des documentations de faits objectifs, mais comme des réarticulations testimoniales qui ne se limitent pas à répéter le passé mais qui le produisent tout autant, de façon performative ?

Façon de repenser la question de la limite du représentable, face au génocide. Tout génocide se caractérise par le déni de son caractère génocidaire : à l’anéantissement total s’ajoute l’anéantissement total des traces de l’anéantissement. Le séminaire affrontera la question de l’irreprésentable à travers ce que nous nommerons "l’éthique testimoniale" : à l’instar du témoin, l’image ne pourra jamais restituer la totalité des faits et ce qu’elle montre ne démontrera jamais rien. Dans sa partialité et son imperfection constitutive, elle conteste malgré tout la logique totalitaire qui peut prendre deux visages : la surexposition pornographique du tout-visible d’un côté et l’interdit théologique de toute visibilité de l’autre.

Programme

vendredi 30 novembre 2012, 18 h 30
“Vous ne vous ferez point d’images : les archives arméniennes et la question de la fiction” avec Marie-Aude Baronian, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Université d’Amsterdam et Emmanuel Alloa

vendredi 14 décembre 2012, 18 h 30
“Un train peut en cacher un autre. Image-écran, mémoire-écran” projection du film d’Harun Farocki En sursis, en présence d’Emmanuel Alloa

vendredi 18 janvier 2013, 17 h
“Le documentaire qui n’en était pas un. Das Ghetto, 1942” projection du film de Yael Hersonski, A Film Unfinished, suivie d’une discussion avec la cinéaste, animée par Emmanuel Alloa

vendredi 1er mars 2013, 18 h 30
“L’image : du stigmate au fétiche” conférence de Frédéric Rousseau, historien, en présence de Sara Guindani, philosophe

vendredi 22 mars 2013, 18 h 30
“Mémoire des camps, mémoire des corps. Shoah de Lanzmann et S 21 de Rithy Panh” avec Rithy Panh, réalisateur, et Emmanuel Alloa

vendredi 26 avril 2013, 18 h 30
“Le temps de l’image et le temps du trauma. Après-coup et postmémoire” avec Richard Rechtman, psychiatre, Soko-Phay Vakalis, historienne de l’art et Emmanuel Alloa

vendredi 14 juin 2013, 18 h 30
“Les desaparecidos d’Argentine : sacralisation et profanation” avec Julieta Hanono, artiste, et Emmanuel Alloa

Lieux

Jeu de Paume - 1 place de la Concorde Paris, France (75)

Contacts

Marta Ponsa courriel : martaponsa@jeudepaume.org

Citer cet article : https://histoiredesmedias.com/Seminaire-L-Image-temoin-l-apres.html