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Journées d’études "Exposer dans l’entre-deux-guerres : enjeux politiques, économiques et artistiques", Paris, 19-20 novembre 2010.

Les manifestations culturelles internationales (expositions universelles, festivals, foires d’art) rythment depuis le XIXe siècle la perception que les sociétés européennes se font de leur identité culturelle. Le projet Montrer, exposer, représenter en Allemagne et en France (XIXe/XXe siècles) vise, en partant de l’exemple de l’Allemagne et de la France, à étudier ces manifestations dans une perspective historique et artistique, comparative et croisée, et à les étudier à l’échelle de l’Europe. En s’interrogeant sur l’organisation concrète et le contexte précis de ces événements, sur leur portée artistique, sociale, et politique mais aussi sur les réseaux d’acteurs ainsi mobilisés, il s’agit d’étudier quelles relations ont existé entre ces différentes manifestations (rapports conflictuels, concurrentiels, partenariat) et les réseaux de médiateurs qui ont animé ces liens et ces circulations d’idées, d’objets et d’individus.
A la suite des deux premières journées d’études de juin 2009 consacrées au long XIXe siècle et intitulées « Internationalisation des arts et mise en scène de la nation », cette deuxième étape nous conduit dans les années 1920 et 1930. Il est en effet intéressant de suivre dans une période de tensions diplomatiques croissantes l’évolution des relations culturelles internationales sous l’angle des expositions (galeries, musées, expositions universelles), lieux de dialogues pour les uns, de confrontations pour les autres. Ces dernières vont être en outre influencées dans l’entre-deux-guerres par le développement et la professionalisation de la publicité et de la propagande, ainsi que par les progrès technologiques. Non seulement la manière d’exposer s’en trouve modifiée, mais aussi ce qu’on expose. C’est ainsi que le cinéma, le Septième Art, gagne en visibilité et dispose désormais de ses propres lieux d’exposition avec les premiers festivals. Plus largement, les questions fort anciennes du lien entre arts et techniques, entre diffusion et vulgarisation se trouvent à nouveau posées, forçant les contemporains à s’interroger sur la fonction même des expositions.
Quelques moments clés de la période serviront plus particulièrement de lieux d’observation, dans un dialogue mettant en relation chercheurs de diverses disciplines (historiens, historiens de l’art, sociologues...).
Programme
Vendredi 19 novembre 2010
9h30 Accueil des participants et introduction
Caroline Moine (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/CHCSC)
I. Relations internationales et muséographie
Président de séance : Alexandre Kostka (Université de Strasbourg)
10h15 François Poncelet (FUNDP Namur) : Les stratégies d’exposition dans l’entre-deux-guerres.
10h45 Anne-Doris Meyer (Université de Strasbourg) : Le musée de l’Å’uvre Notre-Dame à Strasbourg : le rôle de Hans Haug.
11h30 Pause
11h45 Marie Gispert (Université de Paris I) : L’exposition de peintres allemands Galerie Bonjean à Paris en 1931.
12h30 Martin Schieder (Université de Leipzig) : Bilder einer Ausstellung. Arno Breker in Paris.
II. Art et modernités
Présidente de séance : Caroline Moine (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
14h30 Véronique Pouillard (Université Libre de Bruxelles) : Publicité et expositions universelles dans l’Europe de l’entre-deux-guerres.
15h15 Elisabeth Furtwängler (Université de Leipzig) : Die Kunst für Kunst zu werben. Künstlerische Ausstellungsplakate im Paris der Zwischenkriegszeit.
16h00 Pause
16h15 Marlen Schneider (Paris, Centre Allemand d’Histoire de l’Art) : Une féérie d’électricité avant-guerre. Les stratégies esthétiques à l’Exposition Internationale de 1937.
17h00 Wouter van der Veen (Université de Strasbourg) : L’exposition Van Gogh au Pavillon néerlandais de 1937.
Samedi 20 novembre 2010
9h30 Accueil des participants
III. La mise en scène des empires coloniaux
Président de séance : Martin Schieder (Universität Leipzig)
10h00 Jakob Vogel (Universität Köln) : La fin de l’exotisme ? Colonies et modernité techno-scientifique dans les expositions de l’entre-deux-guerres.
10h45 Sophie Leclercq (CNDP) : La contestation surréaliste de l’Exposition coloniale de Vincennes (1931)
11h30 Pause
11h45 Laure Blévis (Université Paris-Ouest Nanterre/ISP CNRS) : Comment « mettre l’histoire en musée ». Retour sur l’exposition « 1931, les étrangers au temps de l’Exposition coloniale ».
IV. Quand le cinéma s’expose
Président de séance : Matthias Steinle (Université Paris III)
14h00 Caroline Moine(Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) : Cinéma et expositions universelles : le tournant de l’entre-deux-guerres.
14h45 Céline Guénot (Université Paris VII) : Le cinéma au musée : histoire croisée de la naissance de la cinémathèque française et de la Film Library du MoMA.
15h30 Laetitia Pelé (Université Paris I) : La naissance de la Mostra de Venise (1932).
16h30 Alexandre Kostka, Caroline Moine et Martin Schieder : Résumé et perspectives.
Lieu :
Vendredi 19 novembre : Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris (M° Bercy).
Samedi 20 novembre : Maison de la recherche, 28 rue Serpente, 75006 Paris (M° Odéon ou St-Michel).
Organisation :
Le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) avec le soutien du Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne (CIERA).
Responsables scientifiques :
Alexandre Kostka (Université de Strasbourg, GEPE)
Caroline Moine (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, CHCSC)
Martin Schieder (Universität Leipzig)
Contact :
carolinemoine@free.fr