Soutenances de thèses
Samira Ibnelkaïd : Identité et altérité par écran : modalités de l’intersubjectivité en interaction numérique
Thèse de Doctorat en Sciences du Langage (Université Lyon 2). Soutenance le 1er Juillet 2016 à 14h à l’Université Lyon 2 Berges du Rhône (Amphithéâtre Émile Benveniste - 86, rue Pasteur Lyon 7).
Membre du jury :
Ghislaine CHABERT - Maître de Conférence HDR, Université de Savoie
Jacques COSNIER - Professeur Émérite, Université Lyon 2
Christine DEVELOTTE - Professeure, ENS de Lyon
Richard KERN - Professeur, University of California
Véronique TRAVERSO - Directrice de Recherche, CNRS
Stéphane VIAL - Maître de Conférence HDR, Université de Nîmes
Notre recherche, bien qu’ancrée dans les Sciences du Langage s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire entre Linguistique et Philosophie articulant Analyse des Interactions et Phénoménologie. Il s’agit d’étudier l’identité en interaction en tant que phénomène intersubjectif, langagier et technique. L’existence corporelle, sensorielle, relationnelle, et sociale des humains se trouvant désormais engagée dans des dispositifs d’interactions numériques, des modalités inédites d’intersubjectivité se déploient notamment par écran. C’est pourquoi nous nous proposons d’analyser les nouvelles dimensions constitutives de l’intersubjectivité et mises en jeu dans les interactions numériques. Dans la première partie de notre thèse, notre parcours théorique, il s’agit de saisir la nature de la co-construction identitaire, les enjeux de la rencontre interindividuelle en tant que phénomène intersubjectif et les spécificités des interactions numériques aux cadres spatio-temporels complexes. Nous proposons, en premier lieu, de définir, par une approche phénoménologique, l’événement de la rencontre avant de nous intéresser aux propriétés phénoménotechniques de l’intersubjectivité numérique. En second lieu, dans ce parcours théorique, par une approche interactionniste, nous nous attardons sur la place du langage dans la co-construction des identités ; une place importante est accordée à la séquentialité interactionnelle par laquelle les sujets façonnent l’interaction ainsi qu’à la corporéité de l’action hors et par écran. Nous soumettons alors, dans la seconde partie de notre thèse, ces théorisations à l’analyse des données de notre corpus. Dans ce parcours empirique, sont analysées des rencontres par écran entre participants géographiquement distants. Cette analyse nous permet notamment de dresser une topographie des espaces-temps impliqués dans l’interaction physico-numérique, une typologie des actes de prise d’existence à l’écran et une description du processus ontologique identitaire en interaction.