Soutenances de thèses
BARTHES Séverine : Du ’temps de cerveau disponible’ ? Rhétorique et sémiostylistique des séries télévisées dramatiques américaines de primetime diffusées entre 1990 et 2005
Jury : Carmen Compte (Rapporteur), Université Picardie Jules Verne ; Yves Jeanneret (Rapporteur), Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse ; Fabrice de la Patellière, Directeur de la Fiction, Canal + ; Marc Lits, Université Catholique de Louvain ; Georges Molinié (Directeur) Université Paris IV-Sorbonne.
Les séries télévisées dramatiques américaines contemporaines (1990-2005) ont développé un mode de communication spécifique avec les téléspectateurs,
fondé sur la construction d’une connivence entre le public et le programme,
que nous étudierons en utilisant les principes de la rhétorique épidictique.
Deux axes sont particulièrement importants et font l’objet d’une attention
particulière : les seuils (titres, génériques, épigraphes, etc.) et les
phénomènes d’intertextualité et de transtextualité.
Les premiers sont devenus des lieux de jeu entre les producteurs du discours
(chaînes, créateurs, producteurs exécutifs, scénaristes) et le public :
oscillant entre normes industrielles et dynamisme créatif personnel, ils
accompagnent les téléspectateurs dans leur entrée et leur sortie de la série
et manifestent de forts enjeux marketing.
Les phénomènes d’intertextualité et de transtextualité sont d’abord le spin
off et le crossover, mais aussi tout le continuum des procédés de citation
et de référence qui aboutissent à la constitution d’un texte-centon. Ils
finissent par faire de la série télévisée un palimpseste, dans lequel chaque
texte est l’écho de mille autres textes, d’événements de notre
contemporanéité et nous rappelle les situations de notre vie.
La série télévisée devient ainsi un rituel, non seulement de consommation
(regarder son épisode chaque semaine), mais aussi au sens que la rhétorique
épidictique donne à ce mot : elle permet de créer une communauté réunie
autour de valeurs partagées.