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Appel àcommunications, "Politiques du spectacle vivant jeune(s) public(s)"

Date limite : 10 juillet 2015
En 2009, l’étude sur les conditions de production et de diffusion des spectacles adressés aux jeunes publics en France, conjointement publiée par le Ministère de la culture et l’association Scène(s) d’enfance et d’ailleurs, « met en lumière ce qui constitue la singularité du spectacle vivant adressé au jeune public […] en s’intéressant aux conditions de production et de diffusion des Å“uvres » avec l’objectif de « révéler s’il existe aujourd’hui en France de véritables spécificités propres aux spectacles à destination du jeune public[1] ». De fait, le spectacle vivant jeune public est, tant du point de vue de l’histoire des formes et du répertoire que de l’évolution des objets de la politique publique de la culture, un objet nouvellement identifié par les chercheurs et toujours marginalement étudié. Au sein des études théâtrales, les colloques et les journées d’études récentes portant sur « la représentation du jeu dans les écritures jeune public : repérages, contours et horizons d’un territoire »[2] (2011), sur les « formes esthétiques d’un engagement » (2014)[3], sur les « dramaturgies de la guerre dans le théâtre jeune public »[4] ou encore sur les relations entre « Danse et enfance »[5] ont posé les jalons de ce champ de recherches fécond.

En nous interrogeant sur les « Politiques du spectacle vivant jeune(s) public(s) », nous souhaitons susciter un questionnement pluridisciplinaire autour d’une réalité artistique et culturelle dont les enjeux politiques sont de différents ordres :

Politique parce que le spectacle vivant jeune(s) public(s), repose sur une écriture (qu’elle soit dramatique ou scénique) qui aborde et véhicule, à l’instar de la littérature jeune public, des questions d’actualité ou de fond qui agitent le plus souvent la société contemporaine, de la sexualité au racisme en passant par les problématiques environnementales. Politique encore parce que, par-delà les idées qu’il véhicule, le spectacle vivant jeune(s) public(s) propose des poétiques qui viennent modifier le paysage des écritures et des scènes contemporaines tant et si bien qu’elles génèrent des enjeux de « poélitique » comme le dirait Enzo Cormann[6]. Cette création se trouve en effet susceptible de s’ouvrir à certaines innovations dramaturgiques, devenant le lieu d’énigmes à déchiffrer (autant intimes que sociétales) qui portent une possible modification du rapport au texte et à la scène apte à nous donner, quels que soient notre âge et notre genre, de nouvelles prises sur nos mondes. Politique enfin parce que le spectacle dit « jeune public » ne s’adresse pas à l’enfant seul.e même s’il/elle en est l’un des points d’origine et l’un des points d’horizon mais à l’enfant et à l’adulte dès lors réunis dans une même communauté de spectateurs. Cette réunion concerne les créations proprement dites mais aussi les actions de médiation qui entendent penser ensemble le public des adultes et celui des enfants. Le spectacle vivant jeune(s) public(s) fait l’objet d’une action publique, d’affectation de crédits publics et de décisions politiques ; une attention d’autant plus forte que sa (re)naissance coïncide avec une remise à plat des procédures et dispositifs d’éducation artistique et culturelle. Signe du caractère récent de cet intérêt, le Ministère de la culture a lancé en 2014-15 La Belle Saison. Cette opération de labellisation est bien le signe que cette catégorie est en train d’acquérir sa légitimité. La politique du spectacle vivant jeune(s) public(s) ne renvoie donc pas seulement aux intentions politiques des artistes Å“uvrant dans ce champ, ni aux mesures de soutien public, elle implique plus globalement les liens qu’entretiennent la création, la pratique collective, et la décision culturelle publique dans le cadre de formes artistiques émergentes. Ces analyses appellent une réflexion corollaire sur la médiation. En effet, les spectacles vivants jeunes publics s’adressant à des spectateurs peu formés. Les implications socio-politiques de ces nouvelles formes qui lient souvent étroitement écriture, production et médiation sont donc à envisager.

La démarche sera ici pluridisciplinaire, rassemblant des enseignant(e)s-chercheur(e)s et des doctorant(e)s de littérature, d’études théâtrales, de sciences de l’information et de la communication, de médiation culturelle, des sciences sociales, ainsi que des praticiens (auteur(e)s, metteur(e)s en scène, comédien(ne)s) et des professionnel(le)s de la culture.

Organisation En fonction de leurs thème et sujet, les propositions seront inscrites dans le premier ou second volet de ce colloque en deux temps.

Premier volet : Université Bordeaux Montaigne et Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA) les 10 et 11 décembre 2015 Le premier volet du colloque constituera la clôture des rencontres professionnelles organisées en Aquitaine dans le cadre de La Belle Saison. Ces deux journées croiseront des interventions de spécialistes des théâtres jeunes publics, de professionnel(le)s de la culture et de praticien(ne)s, ainsi que des table-rondes regroupant des universitaires et des auteur(e)s, metteur(e)s en scène et comédien(ne)s.

Second volet : Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine (TnBA), le 27 mai 2016 Le second volet du colloque prolongera les réflexions amorcées en décembre sur les deux axes esthétique et politique. Tout en mettant à l’honneur les écritures théâtrales contemporaines et en invitant des auteurs du répertoire jeunesse, il sera l’occasion de célébrer les 10 ans du projet « Si J’étais Grand… », mené par la Cie du Réfectoire. Conçue autour de la même mixité de paroles (témoignages d’artistes, interventions d’universitaire(s) et professionnel(le)s de la culture), cette journée mettra l’accent sur le travail mené hors champ scolaire.

Axes de recherche Axe 1 : Esthétique, politique et jeunes publics

Comment convoquer, écrire et représenter des thématiques a priori non destinées aux jeunes publics dans les écritures textuelles et scéniques contemporaines ? Comment composer avec les sujets dits tabous et (pré)déterminés comme violents ou inappropriés ? Quelle place la censure et l’autocensure occupent-elles dans le travail des praticiens et des professionnels de la culture ? Quels spectacles pour quels publics ? Comment penser et définir la catégorie « jeune(s) public(s) » ?

Axe 2 : Place des spectacles vivants jeunes publics dans les politiques publiques

Pris en charge récemment par les politiques publiques de la culture - locales et nationales - le Spectacle vivant jeunes publics jouit d’un statut ambivalent. On pourra se demander dans quelles mesures les vertus qu’on lui prête dans le champ de l’éducation artistique voire du temps péri-scolaire compensent sa relative légitimité artistique et, conséquemment, jusqu’à quel point les enjeux liés à la citoyenneté et à la formation du futur spectateur occultent des fonctions politiques plus larges de ces formes émergentes.

Il s’agira également de réfléchir à la manière dont le spectacle vivant jeunes publics participe d’un renouvellement des méthodes et des paradigmes de l’action culturelle, et suscite notamment des innovations dans le champ de la médiation.

Modalités de soumission Les propositions de communications (300-400 mots) sont à envoyer à Alexandre Péraud (alexandre.peraud@u-bordeaux-montaigne.fr) et à Marie Duret-Pujol (marie.duret-pujol@u-bordeaux-montaigne.fr),

au plus tard le 1er juillet 2015.

Les réponses du comité scientifique seront données le 10 juillet 2015.

Le colloque aura lieu à l’Université Bordeaux Montaigne et OARA les 10 et 11 décembre 2015, au TnBA le 27 mai 2016

Colloque pluridisciplinaire en deux volets organisé par l’Université Bordeaux-Montaigne en collaboration avec l’Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA) et le Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine (TnBA) dans le cadre de La Belle Saison

Citer cet article : http://histoiredesmedias.com/Appel-a-communications-Politiques.html

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