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AAC Colloque "Cinéma et portabilité" 18-21 octobre 2017

Date limite : 1er juin 2017
Il est désormais commun d’utiliser la fonction vidéo de notre téléphone portable afin d’enregistrer en images et en sons un événement qui nous apparaît digne d’intérêt. Ce geste a priori banal, ordinaire et accessible à tous ou presque appartient à une histoire médiatique qui, par sa nature transdisciplinaire, peut donner lieu à des approches multiples susceptibles d’en révéler la complexité. Cette histoire est générée à la fois, et sans s’y limiter, par une portativité technique toujours plus accrue des appareils qui engage même ceux-ci vers l’abolition, pour l’instant fantasmée, de leur présence matérielle, et par le désir de l’individu enregistrant d’être toujours au plus près de la réalité, parfois jusqu’à s’y confondre. Le présent colloque a pour objectif d’interroger cette histoire médiatique et technique à l’aune de ses différentes implications esthétiques, sociales et scientifiques. Il vise ainsi à jeter un nouvel éclairage interdisciplinaire sur le processus de miniaturisation des appareils d’enregistrement audiovisuel et son impact sur la production iconique et acoustique.

Afin de respecter la nature transdisciplinaire de la question, les organisateurs du colloque sollicitent des propositions qui, tout en privilégiant les problématiques liées à la création cinématographique, ont pour ambition d’explorer un vaste champ organisé autour de l’histoire des techniques et des technologies. Ce champ intègre à la fois des innovations, des métiers, des pratiques et des usages, articulés ou non à l’évolution des formes filmiques, qui feront cependant l’objet d’une attention particulière. La portabilité doit donc être comprise comme une caractéristique technique des appareils qui non seulement résulte d’une réflexion, d’un désir et d’un travail d’ingénierie, mais qui a également pour effet de transformer les manières de faire, les modes de pensée et les façons de percevoir.

Le présent colloque est l’occasion de prendre en compte l’expression du désir de portabilité constitutif des sociétés et des techniques modernes, afin de les traiter dans une perspective généalogique. Cette réflexion sur la portabilité fera dialoguer des pratiques et des appareils qui, au sein d’une histoire des techniques, participent de l’émergence d’une mobilité médiatique généralisée. Notre but est de recontextualiser l’histoire des techniques du cinéma dans un champ plus large. Par exemple, pour étudier la portabilité du son, il est nécessaire d’étudier toute une série d’innovations techniques liées à l’histoire globale de l’enregistrement sonore et de sa restitution. À partir de l’invention du phonographe à cylindre d’Edison (1877), se succèdent différentes innovations, depuis le gramophone à disque de Berliner (1887) jusqu’à l’invention des enregistreurs numériques. Si cette lignée est aujourd’hui connue et que l’on peut en retracer la chronologie, elle ne prend son sens que dans sa confrontation avec d’autres paramètres qui permettent d’étudier à la fois l’environnement et la véritable portée de chacune de ces inventions. Les objets techniques peuvent ainsi être pensés dans leurs relations avec les stratégies commerciales, avec les adaptations des usages aux objets en question, mais aussi avec les adaptations de ces derniers à l’évolution des usages.

Ce colloque sera donc ouvert à des approches susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’étude des articulations entre techniques, pratiques discours et esthétiques qui sont au cÅ“ur du programme de recherche Technès. Aux côtés des universitaires venus des études audiovisuelles mais aussi de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire des techniques, de l’économie, etc., nous souhaitons inviter des ingénieurs, techniciens et praticiens concernés par l’invention, la conception ou l’utilisation des appareils. La cohérence du colloque ne sera pas fondée sur un moment historique ou sur des « genres » déjà identifiés (fiction, documentaire, cinéma expérimental, cinéma d’animation, cinéma amateur) : les propositions peuvent concerner toutes les périodes et tous les champs, avec l’exigence commune de prendre en compte la portabilité des appareils comme entrée lisible, cohérente et structurante.

À titre d’exemples, voici quelques sujets qui pourraient être abordés :

L’impact de la miniaturisation sur les métiers traditionnels au cinéma. La transformation des pratiques amateurs à l’ère du numérique. La place du corps dans les pratiques d’enregistrement. La représentation des appareils portatifs dans le cinéma. Images et sons en temps de guerre : mobilité et témoignage. L’histoire du harnais, de Steadycam à GoPro. L’esthétique des images et des sons à l’époque de la mobilité. Le son au cinéma et la pratique du « Field Recording ». Mobilité et improvisation. Les effets du téléphone portable sur la narration cinématographique. Le concert : son enregistrement, sa diffusion. Mobilité et poétique de l’espace iconique et acoustique. Design et maniabilité des appareils. Le journalisme citoyen. La consommation audiovisuelle nomade : de Watchman à Iphone. … Modalités de soumission Les propositions d’une page environ en français ou en anglais sont à envoyer accompagnées d’une brève présentation de l’auteur-e

avant le 1er juin 2017

à Richard Bégin (r.begin@umontreal.ca) et à Gilles Mouëllic (gilles.mouellic@univ-rennes2.fr).

Citer cet article : http://histoiredesmedias.com/AAC-Colloque-Cinema-et-portabilite.html

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