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Presse écrite - Imprimé

Ouvrage : Marc Martin, La presse régionale. Des Affiches aux grands quotidiens (Fayard, 2002). Recension par Gilles Feyel.

Il faut savoir gré à Marc Martin d’avoir rédigé sur la presse départementale et régionale l’ouvrage de synthèse qui lui manquait. Comme tout travail de ce genre, un tel livre offre les idées originales de son auteur, mais permet aussi de repérer les périodes moins parcourues ou les thèmes moins traités par les historiens. Somme toute assez bref dans son exposé — à peine 405 pages de texte, auxquelles viennent s’ajouter 48 pages de notes et diverses annexes (chronologie, bibliographie et deux précieux index de noms et de titres) — le livre, découpé en trois parties, présente toute l’histoire des journaux de province, depuis les réimpressions de la Gazette de Renaudot au xviie siècle, jusqu’aux difficultés les plus contemporaines de la presse (...) Lire la suite

Ouvrage : Jeremy Black, The English press, 1621-1861 (Sutton publishing, 2001). Recension par Michael Palmer.

Professeur d’histoire à l’université d’Exeter, dans le sud-ouest d’Angleterre, J. Black est auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire du xviie et du xviiie siècle, et publia déjà, en 1987, The English Press in the Eighteenth Century. Ici, il analyse des thématiques de l’histoire de la presse outre-Manche, depuis l’apparition des premiers newsbooks à Londres jusqu’à l’abolition des « impôts sur le savoir », (1853-61, impôts sur le papier-journal et les annonces, et le droit de timbre). Fort de son ancrage en province, et d’une perspective qui n’ignore pas les dimensions européenne et impériale de l’objet étudié, il propose une lecture de la presse et de la société anglaise qui s’avère souvent iconoclaste.

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Ouvrage : Gilles Feyel (dir.), La distribution et la diffusion de la presse, du XVIIIe siècle au IIIe millénaire (Éditions Panthéon-Assas, 2002). Recension par Cécile-Anne Sibout.

Fruit d’un colloque organisé par l’Institut français de presse, l’ouvrage est composé en trois parties. Le temps du monopole postal (1740-1878) évoque la distribution des journaux de 1740 à 1830 (G. Feyel) puis le rôle spécifique de la poste de 1801 à 1871 (O. Bataillé), analysant la mise en place progressive d’un « service public » par le biais d’un monopole souple. Suivent trois études particulières : en Champagne-Picardie (1790-1795), à Nantes sous la Restauration et enfin la circulation du premier quotidien parisien anglais (1814-1890).

La période de la diffusion de masse, entre poste et messageries (1870-1944), voit l’abandon du monopole postal, parallèle à la conquête de la liberté d’expression (...) Lire la suite

Ouvrage : Patrick Eveno, L’argent de la presse française des années 1820 ànos jours (Éditions du CTHS, 2003). Recension par Pierre Albert.

Depuis deux décennies, l’histoire de la presse se prolonge par des biographies de journalistes ou des monographies de journaux de la IVe et de la Ve République, mais elle enrichit aussi ses perspectives en appliquant, rétrospectivement, les enseignements des sciences politiques et sociales contemporaines au rôle et aux pratiques du journalisme ancien. Marc Martin a ainsi renouvelé nos connaissances de la publicité et de la presse de province, Antoine Lefébure de l’agence Havas, Gilles Feyel de la presse d’Ancien Régime et de la distribution de la presse, Catherine Malaval de la presse d’entreprise, Roger Lancry des ouvriers du livre, Jean-Marie Charon et Rémy Rieffel dans Réseaux de la presse magazine, sans parler des études sur les médias audiovisuels et (...) Lire la suite

Ouvrage : Jeremy D. Popkin, Press Revolution and Social Identities in France 1830-1835 (Penn State Press, 2002). Recension par Michael Palmer.

Un langage de classe se forme dans les années 1820-30. La notion de classe ouvrière ne se développe en France qu’à partir des années 1830. Ce discours s’ajoute au vocabulaire politique marqué par les années 1790. Ces deux observations, faites par Jeremy Popkin dans l’introduction et la conclusion de cet ouvrage, résonnent tout au long de l’analyse. Le deuxième chapitre — sur les sept que comporte ce livre — analyse finement ce que recouvre la notion de presse bourgeoise, à Lyon et ailleurs, pour relever le rôle de la presse comme agent d’expression, de prise de conscience, de l’identité bourgeoise. Car ce que pointe ce collègue de l’université de Kentucky, c’est l’action — parfois confuse dans le temps court — mais durable au-delà des (...) Lire la suite

Ouvrage : Marie-Laure Aurenche, Edouard Charton et l’invention du Magasin pittoresque (1833-1870) (Honoré Champion éditeur, 2002). Recension par Gilles Feyel.

Cet ouvrage renouvelle complètement son sujet d’études, parce qu’il est appuyé sur les papiers privés et la correspondance d’Edouard Charton (1807-1890), une correspondance dont l’auteur nous promet la publication intégrale chez le même éditeur. Il s’agit d’un compromis entre la biographie morale et intellectuelle d’un véritable « passeur d’idées » et l’étude de son œuvre journalistique et livresque. D’où un curieux plan dont la première partie est consacrée à l’enfance, à l’éducation et aux premières initiatives du jeune adulte Charton (1807-1833), alors que les deux parties suivantes présentent les premières années du Magasin pittoresque (1833-1842) puis les autres entreprises éditoriales entre 1843 et 1870.

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Ouvrage : Marie-Eve Thérenty, Alain Vaillant (dir.), 1836 : L’An I de l’ère médiatique, étude littéraire et historique du journal La Presse, d’Émile de Girardin (Nouveau Monde éditions, 2001). Recension par Gilles Feyel.

Voici un livre important, sorte de manifeste des « spécialistes de la littérature » du Centre d’études romantiques et dix-neuviémistes de l’Université de Montpellier, découvrant un nouveau domaine d’études, « l’objet journal ». Il leur semble que « le journalisme, malgré ses défauts ou ses archaïsmes, n’est pas qu’une sous-littérature ou de l’éloquence dévoyée ». Pour le démontrer, ils se sont efforcés d’analyser le contenu de la première année du journal La Presse, entre juillet 1836 et juin 1837, considérant « l’entité journal comme un objet littéraire à part entière — au même titre que le drame romantique ou que tel roman de Balzac. »

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Ouvrage : Félix Torres, La Dépêche du Midi, histoire d’un journal en République : 1870-2000 (Hachette Littératures, 2002). Recension par Cécile-Anne Sibout.

La Dépêche ne bénéficiait jusqu’ici que de travaux ponctuels, mise à part la thèse d’Henri Lerner, soutenue en 1977 et s’arrêtant à la Libération. S’appuyant notamment sur des archives d’entreprise, Félix Torres retrace la longue trajectoire du « Journal de la démocratie ». Selon l’auteur « on ne peut qu’être frappé par l’extraordinaire continuité qui caractérise La Dépêche tout au long de son existence ». Son étude chronologique assez classique, qui pointe avec pertinence quelques territoires historiques encore peu explorés (tel le problème de l’évanouissement brutal en 1940 du républicanisme méridional) ne confirme que partiellement cette assertion.

Née en 1870, La (...) Lire la suite

Ouvrage : Isabelle Renaudet, Un parlement de papier, la presse d’opposition au franquisme durant la dernière décennie de la dictature et la transition démocratique (Casa de Velasquez, 2003). Recension par Patrick Eveno.

Dans ce gros livre qui se lit avec un grand plaisir, Isabelle Renaudet, maître de conférences à l’université de Provence, nous livre une étude de cas passionnante, non seulement pour les historiens des médias, mais également pour les historiens du politique et de l’Espagne. L’objet de cette étude peut apparaître réduit au prime abord, mais en fait elle est beaucoup plus large : entre 1966, date de l’entrée en vigueur de la loi Fraga sur la presse, qui ouvre un peu les portes de la contestation face à la dictature franquiste, et 1975, année de la mort de Franco, un secteur de la presse espagnole fut utilisée par l’opposition de gauche dans son combat pour l’instauration d’un régime démocratique. C’est surtout la presse périodique qui fut le foyer de la contestation, parce que les quotidiens restaient étroitement surveillés par la censure. Des revues qui ne peuvent affronter la pouvoir sur le terrain politique, Cuadernos para el Dialogo, Triunfo, Andalan, Asturias Semenal, Presencia et Serra d’Or, choisissent de déplacer le combat vers le domaine culturel et social. Isabelle Renaudet étudie donc les parcours de ces revues, partiellement libérées, mais qui subissent des contraintes multiples, notamment financières. Elle analyse l’action des hommes, la naissance d’un nouveau type de journalisme et les diverses stratégies adoptées par chacune de ces revues, notamment le passage à l’opposition ouverte et la défense des identités régionales. Toute une partie, qui intéressera particulièrement les lecteurs de ce numéro, est consacrée aux multiples épreuves de la censure. Dans sa dernière partie, Isabelle Renaudet étudie le paradoxe qui vit ces revues, fondatrices de la démocratie espagnole, manquer leur reconversion et disparaître au cours des premières années de la démocratie. Une belle leçon d’histoire totale, qui réunit presse, politique, culture et économie.

Patrick Eveno

Recension publiée dans Le Temps des médias, n° 1, 2003, automne 2003, p. 255.

Ouvrage : Patricia Sorel, La Révolution du livre et de la presse en Bretagne (1780-1830) (Presses Universitaires de Rennes, 2004). Recension par Gilles Feyel.

Issu d’une thèse dirigée par Jean-Yves Mollier, ce livre court et bien écrit a de grandes ambitions : présenter l’état de l’imprimerie et de la librairie en Bretagne à la fin de l’Ancien Régime, mesurer l’ampleur des changements qui les affectèrent dans ces cinq départements au cours des dix ans de la période révolutionnaire, enfin évaluer les effets des politiques de remise en ordre de l’Empire et de la Restauration. Son auteur a fort rigoureusement visité tous les fonds d’archives publics disponibles. Elle a en outre bénéficié de la richesse des archives de l’imprimerie Prud’homme de Saint-Brieuc (1777-1903), déposées aux archives départementales des Côtes-du-Nord. Au-delà de ces sources manuscrites, les catalogues de librairie imprimés, (...) Lire la suite

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