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Médias - Communication

Ouvrage : Bernd Sösemann (dir), Communication et médias en Prusse (Franz Steiner Verlag, 2002). Recension par Fabrice d’Almeida.

Bernd Sösemann explique dans son introduction à Communication et médias en Prusse, que le travail de recherche en matière de communication suppose diverses conditions. D’abord, il doit être entrepris à partir d’une observation systématique et critique des fonds d’archives. Ensuite, il doit prendre en compte une culture historique en accentuant les dimensions relevant de l’histoire sociale, de celle des mentalités et de la vie quotidienne. Si bien que cette enquête explore une multiplicité de perspectives reflétant les positions des producteurs, des utilisateurs et les attentes des publics. D’où une nécessaire étude des réceptions et donc un retour à une lecture qui puisse, par la biographie et l’analyse structurale, rendre l’atmosphère d’une époque. L’ouvrage collectif que Sösemann propose ici avec une vingtaine de collègues, tous spécialistes de la communication en Allemagne, répond à ces exigences. Les supports étudiés sont divers, la presse mais aussi les cérémonies, les spectacles, et même un bref excursus sur la radio et le cinéma sous la République de Weimar. Les thématiques brassent des dimensions fondamentales de la vie publique (patriotisme, contestation, satire…). La censure en est une. Plusieurs communications montrent son évolution, d’un principe juridique à une pratique bureaucratique bien installée dans la Prusse d’avant 1870. Utilement complétée d’une bibliographie impressionnante publiée en un volume séparé, cette enquête sur la Prusse pourrait servir de modèle pour d’autres réflexions prenant en compte une échelle différente de celle des États-nations.

Fabrice d’Almeida

Recension publiée dans Le Temps des médias, n° 1, 2003, automne 2003, p. 239.

Ouvrage : Michael Schudson, The good citizen. A History of American civic life (Harvard University Press, 1999). Recension par Michael Palmer.

Signalons ici un ouvrage et un auteur qu’il convient, selon nous, de mieux connaître en France, en ces temps de malentendus franco-américains où le rôle des médias eux-mêmes est sur la sellette. Professeur en Communication et en Sociologie à l’université de Californie à San Diego, M. Schudson est l’auteur de plusieurs ouvrages qui situent le développement des médias aux États-Unis dans une optique d’historien qui scrute les interactions « journalistes, médias, classe politique et société ». Que l’on remonte à sa thèse qui mit en parallèle le développement de deux professions libérales — celles des journalistes et des avocats — ou que l’on suive ses réflexions à propos de l’espace public — il posa même autrefois (...) Lire la suite

Ouvrage : Fabrice d’Almeida, Christian Delporte, Histoire des médias en France, de la Grande Guerre ànos jours (Flammarion, 2003). Recension par Françoise Hache-Bissette.

L’originalité de cet ouvrage réside dans la périodisation retenue et dans l’approche, à la fois politique, économique, sociale et culturelle : une histoire des médias en forme de « miroir distordu de l’histoire de France au xxe siècle ». Les auteurs ont choisi, ainsi qu’ils l’expliquent dans l’introduction, occasion d’un hommage au travail fondateur de Jean-Noël Jeanneney, une définition large du terme médias : « moyen, outil ou système d’organisation permettant la diffusion massive ou la communication publique d’une information ou d’un message dans l’espace et dans le temps ».

La construction est strictement chronologique dans les six premiers chapitres : « Médias, (...) Lire la suite

Ouvrage : David Paul Nickles, Under the wire. How the telegraph changed diplomacy (Harvard historical Studies, 2003). Recension par Michael Palmer.

Ouvrage ventilé en trois parties — contrôle, vélocité, médium — Under the wire analyse les conséquences sur la conduite des relations internationales dues à cette accélération des transmissions que permit le télégraphe électrique ; la focale ici retenue porte sur les rapports des États-Unis avec diverses puissances européennes, au cours de ce xixe siècle qui, vu depuis Washington, commence avec la guerre anglo-américaine de 1812 et s’achève avec la guerre européenne (que les États-Unis aident à terminer) de 1914-1918.

Le télégraphe électrique n’existait pas en 1830, si ce n’est dans les expériences de chercheurs tels l’Allemand Gauss ; or, en 1910, le trafic télégraphique de l’Allemagne, de la France, (...) Lire la suite

Ouvrage : David M. Lubin, Shooting Kennedy, JFK and the culture of images, University of California Press, 2003. Recension par Michael Palmer.

La page de couverture du Monde 2 du 29 février 2004 est axée sur « JFK », sur fond du drapeau des États-Unis. Le lecteur pense tout de suite à J. F. Kennedy pour s’apercevoir ensuite qu’au centre de la photo (floue) figure J. F. Kerry, le candidat démocrate probable à la présidence. Prégnance de « JFK » comme référent universel. Dans Shooting Kennedy, D.M. Lubin cadre sur la mémoire collective états-unienne, sur le mythe plus encore, que sur le legs politique du Président. Le postulat de l’auteur, c’est que les images de l’odyssée JFK puisent en grande partie leur force de leur aptitude à faire ressurgir d’autres images, marqueurs surtout de la culture populaire des États-Unis et parfois de l’héritage (...) Lire la suite

Ouvrage : Pierre Musso, Berlusconi. Le nouveau prince (Éditions de l’Aube, 2003). Recension par Christian Delporte.

« Personne plus que moi n’est un rêveur », aime à dire Silvio Berlusconi ; mais « un rêveur pragmatique », car « je cherche à transformer mes rêves en réalités ». La clé du personnage qui séduit, indigne ou intrigue, est peut-être là, dans cette formule apparemment anodine. Le plus grand marchand de rêves d’Italie, grâce à son empire médiatique, a su, non seulement transposer l’univers fictionnel de la télévision dans la sphère publique, convaincre les Italiens que le rêve était possible, mais encore les persuader qu’il était le seul à pouvoir l’accomplir. Il est difficile d’écrire sur Berlusconi sans passion. C’est pourtant le défi que relève Pierre Musso, en fin connaisseur (...) Lire la suite

Ouvrage : Jorma Ahvenainen, The European Cable Companies in South America : before the First World War (Suomalaisen Tiedeakatemian Toimituksia, 2004). Recension par Rhoda Desbordes

L’historien Jorma Ahveinainen publie le troisième volet de sa trilogie dédiée à l’histoire des câbles sous-marins. En étudiant les liens câblographiques établis entre l’Amérique du Sud et l’Occident, ce professeur émérite de l’université de Jyvaskyla (Finlande) nous offre une étude en trois parties. La première, la plus brève (p. 1-57), énumère les tentatives et les échecs des premières liaisons télégraphiques entre le continent sud-américain et l’Europe jusqu’en 1872. La seconde, la plus longue (p. 59-244) couvre la période 1872-1899 lorsque les compagnies britanniques réussissent à relier l’Europe et les États-Unis avec l’Amérique du Sud établissant ainsi un monopole. La dernière partie (p. 245-409) commence avec le xxe siècle (...) Lire la suite

Ouvrage : Paul Starr, The creation of the media. Political origins of modern communication (Basic Books, 2004). Recension par Michael Palmer.

Paul Starr, professeur de sociologie à Princeton, propose (2004) un ouvrage d’importance, The creation of the media. Political origins of modern communications. Sociologue croisant une approche d’économie politique et d’histoire des techniques, il cerne la spécificité des « temps de choix » constitutifs dans l’émergence du paysage communicationnel aux États-Unis entre la fin du xviie et le milieu du xxe siècle. L’auteur met en parallèle les logiques à l’œuvre en Amérique du nord (le Canada britannique lui servant de contre-point « en retard », à bien des égards), et en Europe du nord (la France et le Royaume-Uni surtout). Partisan de l’économie libérale du marché faiblement réglementé – « les (...) Lire la suite

Ouvrage : Jürgen Wilke, Éléments de l’histoire des médias et de la communication. Depuis les origines jusqu’au XXe siècle (Böhlau, 2000). Recension par Ursula E. Koch.

En 2000, Jürgen Wilke fait suivre un manuel richement illustré, paru sous sa direction à l’occasion du cinquantenaire de la fondation de la République fédérale d’Allemagne (Mediengeschichte der Bundesrepublik Deutschland, d’un ouvrage qui commence par l’évocation de l’imprimerie au moyen de lettres mobiles, invention que l’on doit à Gutenberg (vers 1450), et qui se termine avec l’évocation des années Vingt du xxe siècle. Ce faisant, l’auteur s’oppose intentionnellement à la définition du terme « média » par Marshall MacLuhan, pour ne citer que lui. Ce livre volumineux, agrémenté de 13 diagrammes et 5 tableaux, est le fruit de la vaste expérience de l’auteur, acquise grâce à ses nombreux cours magistraux, articles et lectures (la bibliographie de 62 pages comporte plus de 1 200 titres). Son objectif principal consiste à retracer, en sept chapitres, l’histoire de la communication de masse, telle qu’elle évolue avec un dynamisme croissant. Le chapitre très court qui suit l’introduction, est consacré à la « pré-histoire » de la communication de masse durant le Moyen Âge. Puis, les chapitres 3, 4 et 5 (p. 13-77) traitent les xvie et xviie siècles, à savoir l’ère des feuilles volantes et des premiers imprimés périodiques : annuaires, mensuels, bimensuels, hebdomadaires (à partir de 1605) et même quotidiens (2 ballons d’essai, à Leipzig, en 1650 et 1660). Tous ces organes de presse – il faut encore y ajouter les correspondances et les bulletins manuscrits – se complètent ou s’influencent mutuellement. Dès 1700, on compte, sur le territoire allemand morcelé, entre 50 et 60 journaux qui avaient conquis plusieurs milliers de lecteurs. L’auteur a raison de souligner que bien des caractéristiques du paysage médiatique allemand actuel (notamment sa grande diversité selon les différentes régions) ne s’expliquent que par l’histoire.

Dans les chapitres 6, 7 et 8, la « communication de masse » est traitée sous les aspects « de l’expansion et de la diversification » (le xviiie siècle, p. 78-154) et ensuite sous l’angle « du retardement et du déclenchement » (xixe siècle) ou encore sous l’angle de la « plurimédialité » (début du xxe siècle). Très adroitement, le xixe siècle (147 pages), de nos jours souvent sous-estimé par les historiens allemands de la presse, est subdivisé en trois époques : 1. les années de 1819 à 1848 (époque appelée « l’avant-mars 48 »), 2. le temps depuis la révolution de 1848 jusqu’à la fondation de l’Empire allemand et 3. le règne des empereurs Guillaume Ier (avec le « chancelier de fer », Bismarck) et Guillaume II (1871-1918). Toutefois, les journaux illustrés et la « poussée de la visualisation » qui en résulte ne seront mentionnés qu’au chapitre 8. Ce dernier chapitre (pp. 303-353), qui nous laisse un peu sur notre faim, concerne les 14 années de la République de Weimar et le rôle prépondérant de Berlin en tant que ville des médias (dont la radio et le cinéma) et des groupes médiatiques.

Afin de faciliter la lecture et les comparaisons, Wilke a recours à des constantes qui réapparaissent dans chacun de ses chapitres ou sous-chapitres : 1. L’esquisse des sources, 2. les conditions juridiques (censure préalable ou postérieure ; liberté de la presse), 3. l’analyse des effets d’ordre politique ou social, 4. la présentation, en ordre séparé, des trois différents types de médias : journaux (Zeitungen), revues (Zeitschriften) et « avises » (Intelligenzblätter). Remarquons que les « parents pauvres » de bons nombres d’historiens de la presse (journaux illustrés, organes satiriques et la presse féminine) ne sont nullement négligés. En fin de chaque chapitre, il y a des coups d’œil sur la presse étrangère (anglaise, française, américaine). Saluons cet élargissement de l’horizon qui dépasse « l’histoire nationale ». Il était, bien sûr, inévitable que quelques erreurs se glissent dans ce texte très dense ; l’auteur mérite d’en être excusé.

Ursula E. Koch

Recension publiée dans Le Temps des médias, n° 5, automne 2005, p. 239-241.

Ouvrage : Rudolf Stöber, Mediengeschichte. Die Évolution « neuer Medien  » von Gutenberg bis Gates. Eine Einführung (Westdeutscher Verlag, 2005). Recension par Ursula E. Koch.

L’Histoire des médias de Rudolf Stöber s’intègre bien dans la tendance de la recherche actuelle et tiendra sans doute son rang parmi les publications spécialisées. Dans une introduction très détaillée (pp. 9-42), au début du 1er volume, l’auteur explique qu’il se laisse guider par le « canon » des Sciences de la communication. Ce faisant, il traitera la presse écrite et audiovisuelle (radio, TV, cinéma) ainsi que les technologies nouvelles ou plus anciennes (le téléphone, le télégramme, l’ordinateur, Internet). En revanche, à l’opposé d’auteurs aussi connus que Friedrich Kitteler, Niklas Luhman et Marshall MacLuhan, Stöber n’étudie ni le discours, ni le livre ni le disque. Voici encore un ouvrage qui ne manque pas d’originalité. (...) Lire la suite

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