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Numéro 34 - Travailleurs, travailleuses !

Le monde du travail a souvent inspiré l’imaginaire des contemporains et, avec l’émergence du mouvement socialiste au XIXe siècle, façonné une culture ouvrière et des représentations artistiques et médiatiques ambivalentes, oscillant entre la monstration des valeurs positives de l’émancipation par le travail et la révélation de rapports sociaux de domination. Dans les médias, la question du travail apparaît souvent sous l’angle des conflits sociaux générés dans un contexte de tensions entre salariés, syndicats et directions patronales ou de réformes visant à modifier les conditions salariales et d’exercice de l’emploi. Comment les médias contribuent-ils à rendre compte des luttes sociales dans le monde du travail, informer sur les enjeux des mobilisations et quelle visibilité accordent-ils aux travailleurs et travailleuses souvent marginalisés dans les représentations publiques ? Ce dossier « en lutte » du Temps des médias met en lumière certaines évolutions de la médiatisation des luttes sociales dans le monde du travail depuis la seconde moitié du XXe siècle.
Dossier coordonné par Alexandre Borrell, Cécile Méadel, Claire Sécail et le comité de rédaction.
n° 34, Printemps 2020.

Sommaire

Editorial

Dossier : Travailleurs, travailleuses !

Dossier : Discours de lutte en ligne

  • Mohammad Abdel Hamid - Le street artivisme égyptien, de la mythologie au sanctuaire d’écritures

    L’article traite de l’écriture street artiviste en Égypte et de ses implications théoriques sur l’espace public. Il s’agira d’effectuer une lecture originale des événements politiques en Égypte à l’aune de leur inscription dans la mémoire collective et des procédés de mémorialisation. Articulant les notions de lieux de mémoire et de sanctuaires d’écritures, l’étude propose d’apporter un nouvel éclairage au sujet des notions de mythologies et de mythographies qui permettent à des artivistes d’ériger des lieux sanctifiés, aussi bien urbain et socionumérique, dédiés à leur (...)

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  • Jaércio Da Silva - Un concept sur la toile : le « je » et le « nous » des mobilisations afroféministes sur YouTube

    Cet article porte sur la manière dont l’intersectionnalité quitte la sphère académique et prend forme dans les espaces numériques. Il s’agit plus particulièrement de comprendre comment les différents formats d’expression personnelle peuvent créer d’autres formes de mobilisation autour de ce concept. Pour aborder le sujet, nous présentons une analyse à partir de six afroféministes qui sont sur YouTube. Nous commençons par situer historiquement la prise de parole des femmes noires et leurs revendications en France, pour ensuite mettre en évidence trois caractéristiques du corpus étudié : une mobilisation militante qui part d’une motivation personnelle, un « nous » formé par le partage d’expériences communes (...)

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  • Gustavo Gomez-Mejia - Poétique de l’engagement sur les plateformes. Figures de la mobilisation et styles de contenus

    Cet article propose une approche poétique des contenus engagés qui animent et font circuler les mobilisations sociales sur les plateformes. Pardelà les ambiguïtés de la notion d’« engagement » en contexte numérique, le but est d’étudier des expressions idéologico-politiques. À partir d’une analyse sémiologique de matériaux français et latino-américains collectés via Twitter et Facebook depuis 2018, l’auteur s’intéresse aux styles de contenus publiés afin de répertorier les principaux procédés créatifs des mobilisations sur les réseaux.

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Territoires d’études

  • Jérôme Bourdon, Camille Noûs - Est-ce la fin de la fin de la télévision ?

    Cet article analyse les discours sur la fin de télévision en relation avec son statut de mauvais objet, notion empruntée à la psychanalyse. Il part du traitement négatif de la télévision, qui fut d’emblée massif et transnational. Il suggère quatre explications : sociologique (la télévision comme média populaire), économique (comme investissement décevant), métapsychologique (comme expérience frustrante), et technologique (comme dispositif d’insincérité). Il suggère que ces discours de la fin touchent à leur fin, parce que la télévision prend de plus en plus le statut d’archive, objet d’une réhabilitation par la nostalgie, tandis que les « séries de qualité » acquièrent peu à peu un statut canonique. En (...)

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  • Cécile Méadel, Camille Noûs - Tu n’as rien vu à Cologne… Retour sur une affaire embarrassée

    Que s’est-il passé la nuit de la Saint-Sylvestre 2015 à Cologne ? La couverture de cette nuit a été tardive, mais elle a produit un écho intense, mondial et durable. L’analyse d’un corpus d’articles de presse, avec l’aide d’un outil d’analyse des réseaux textuels, montre que les journaux n’ont jamais pu répondre à la question liminaire. Différents récits ont été proposés qui font proliférer les interprétations sans qualifier d’abord les faits. Sans même en proposer d’images. Deux éléments cruciaux, étroitement entremêlés depuis les premiers communiqués de la police, ont obscurci le débat : les violences sexuelles et les migrants. Aussi y a-til eu controverse à la fois sur les responsabilités des faits et sur la liste (...)

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Entretiens

  • Faire la « Twitthistoire » des luttes sociales. Entretien avec Mathilde Larrère - (Propos recueillis par Marjolaine Boutet et Claire Sécail)

    Maîtresse de conférences à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, Mathilde Larrère est spécialiste de l’histoire de la citoyenneté et du maintien de l’ordre au XIXe siècle. Depuis le milieu des années 2010, elle est aussi une « twitthistorienne » très suivie sur Twitter (77 000 abonnés en mars 2020), connue pour son travail de vulgarisation de l’histoire des mouvements sociaux et des révolutions. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages écrits seule (L’urne et le fusil. La garde nationale parisienne de 1830 à 1848, PUF, 2016) ou avec ses collègues Laurence De Cock et Guillaume Mazeau (L’Histoire comme émancipation, Agone, 2019). Engagée, l’historienne a milité au Parti de Gauche en tant que cosecrétaire (...)

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  • Médias, mouvements sociaux et violences policières. Entretien avec David Dufresne - (Propos recueillis par Guillaume Le Saulnier)

    David Dufresne est journaliste, écrivain et réalisateur. Il a travaillé comme reporter pour Libération avant d’être rédacteur en chef d’I-Télé puis de participer à la création de Mediapart, où il est chargé des questions de police et de libertés publiques. En 2007, il publie un ouvrage consacré aux politiques et aux pratiques de maintien de l’ordre en France (Maintien de l’ordre. Enquête, Hachette Littératures). En 2012, son livre-enquête sur « l’affaire Tarnac » et les méthodes de l’antiterrorisme (Tarnac, magasin général, Calmann-Lévy) reçoit le prix des Assises du journalisme. L’année suivante, son web-documentaire Fort McMoney (coproduction : Office national du film du Canada, Toxa, Arte, 2013), sur (...)

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Recherche-Actualités

  • Caroline Moine (coord.) - Positions de thèse

    Jade Azzoug Montané, « L’AFP, une entreprise unique, des origines à l’histoire de son statut d’exception, 1832-2015 », Université Paris-Saclay (dir. Christian Delporte), 13 septembre 2019. Dimitri Filimonov, « Industrie de la dé-communication. Construire l’image de la France dans les médias soviétiques entre 1946 et 1958 », Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis (dir. André Filler), 2 décembre 2019. Yves Golder, « Margaret Thatcher : construction d’une image politique (1950-1990) », Université de Strasbourg (dir. Christian Auer et Hélène Ibata), 5 avril 2019. Charlotte Grabli, « L’urbanité sonore : auditeurs, circulations musicales et imaginaires afro-atlantiques entre Sophiatown et la cité de (...)

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