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Numéro 26 - Afrique(s), entre histoire et mémoire(s)

Les polémiques récentes concernant l’histoire des relations entre la France et l’Afrique donnent le sentiment d’une visibilité croissante de ce type de débats au sein de l’espace public français. Force est de constater que cette histoire est au croisement d’enjeux politiques, historiques et mémoriels qui en font la matrice, pour le meilleur, de débats intellectuels, de recherches scientifiques et d’une curiosité émanant du grand public, mais aussi, pour le pire, de fantasmes, de ressentiments ou de velléités de manipulation du passé. Si la nouveauté de ces controverses est sans doute à nuancer, leur forte médiatisation au cœur des années 2000 invite le chercheur à interroger les types de récit que les journalistes contribuent à faire circuler sur cette histoire. Quelle a été depuis le XIXe siècle l’évolution du rôle des médias français, africains et internationaux dans la construction des représentations de l’Afrique et de son passé ? De quels enjeux historiques, politiques, culturels et mémoriels ces représentations médiatiques sont-elles l’objet ?

Dossier coordonné par Jamil Dakhlia et François Robinet.
n° 26, Printemps 2016.


Sommaire

Dossier : Afrique(s), entre histoire et mémoire(s)

Territoires d’études

  • Stéphane Haffemayer - Etre révolte et révolution : enjeux de médiatisation autour des Rustauds (1525), Rochelois (1542) et Pitaux (1548)

    Avec la révolution de la communication qui accompagna celle de l’imprimerie1, l’imprimé s’empara des faits de révolte pour les insérer dans le déroulement de l’histoire, et la logique de la médiation s’accompagna d’une économie de l’information en rapport avec le développement de la sphère éditoriale. Cette médiatisation des révoltes se produisit au sein d’un espace public perçu et imaginé, qui faisait partie intégrante de l’imaginaire politique. A travers leur mise en récit et leur diffusion éditoriale, le déroulement des révoltes suggère des comportements d’adhésion ou d’opposition qui révèlent in fine une pédagogie du consensus ; réagissant à la brisure des communautés, l’écriture de l’événement définit le (...)

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Entretiens

  • Propos recueillis par Jamil Dakhlia et François Robinet - Médias d’Afrique subsaharienne : histoire, pouvoirs et mémoires. Entretien avec Annie Lenoble-Bart

    Professeure émérite en information-communication de l’Université Bordeaux Montaigne, membre de l’EA MICA, associée à l’UMR Les Afriques dans le Monde, Annie Lenoble-Bart consacre ses recherches aux médias africains et plus spécifiquement à la presse confessionnelle. Ses travaux ont notamment porté sur les revues Dialogue et Afrique nouvelle ainsi que sur les rapports entre missions et identité nationale au Rwanda, en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest. Elle a dirigé et publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Connaître les médias d’Afrique subsaharienne : problématiques, sources, ressources avec André-Jean Tudesq, (Karthala, 2008), Missions et cinéma en co-direction avec Émilie Gangnat et (...)

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  • Propos recueillis par Jamil Dakhlia et François Robinet - Jeune Afrique, une expérience panafricaine Entretien avec Béchir Ben Yahmed

    Fondateur de Jeune Afrique en 1961, Béchir Ben Yahmed a dirigé la rédaction de l’hebdomadaire jusqu’en 2007. Sa chronique, « Ce que je crois », continue d’ouvrir chaque semaine l’édition d’un titre qui se présente comme le « premier magazine panafricain francophone par sa diffusion et son audience ». Journaliste et patron de presse, il fixe depuis plus de 50 ans les grandes orientations, tant éditoriales qu’économiques, du groupe Jeune Afrique. Son témoignage permet d’éclairer les réussites, les stratégies et les difficultés d’un titre encore diffusé chaque mois à plus de 53000 exemplaires (Source : OJD 2014), dont près des ¾ hors de France, principalement dans les pays d’Afrique (...)

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Medianet

Chronique Passé-Présent

  • Anne-Claude Ambroise-Rendu - Rivalités coloniales en Afrique

    A la Belle Epoque, Le Figaro se fait le chantre de l’aventure coloniale en Afrique. Campagnes de presse au moment de Fachoda, récits épiques avec le désastre de l’expédition Voulet Chanoine à peine réparé par Meynier et Joalland, bilan satisfait à l’orée du XXe siècle, ces articles sont marqués du sceau de la rivalité franco-britannique et témoignent du lien étroit qui noue ensemble l’entreprise coloniale et les nationalismes européens. Les positions du Figaro témoignent de ce que l’entreprise coloniale est aussi une affaire médiatique et médiatisée qui trouve plus qu’un écho dans les journaux, la presse étant mobilisée comme outil de persuasion dans le dialogue qu’elle mène avec la presse anglaise. (...)

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