Sommaire

Dossier : La cause des femmes

• Claire Blandin, Cécile Méadel - Présentation

  Les médias ont-ils servi la cause des femmes ? Les femmes se sont-elles emparées des médias pour plaider leur cause et sortir de leurs rôles traditionnels ? On peut faire à la fois l’hypothèse que les médias sont, non sans ambivalence et contradiction, porteurs d’un certain nombre de représentations de la différence des sexes, conformistes et hétérodoxes, mais aussi qu’ils ont permis sa redéfinition et sa transformation par les possibilités offertes à l’expression des femmes, à leur travail, à leurs combats. Pour élaborer un dossier articulé autour de ces deux séries de questionnement, Le Temps des médias a lancé l’an dernier un large appel à contribution. Le nombre élevé des propositions recueillies, entre (...)

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• Ouzi Elyada - La mère Duchêne et les poissardes. Naissance de la presse destinée aux femmes du peuple pendant la Révolution française

  Cet article étudie la première publication périodique en France visant un public populaire féminin dans le Paris révolutionnaire : la « Lettre Bougrement patriotique de la Mère Duchesne  ». Ce journal était conçu pour être lu àhaute voix devant les femmes du peuple. Il met en Å“uvre une structure discursive particulière centrée autour du personnage imaginaire de femme poissarde de la Mère Duchesne, qui se présente comme la femme du célèbre père Duchesne. Les numéros de ce journal publiés pendant la première moitié de 1791 ont été rédigés sous forme de monologues épistolaires adressés par la Mère Duchesne, soit aux lectrices désignées dans le texte explicitement comme des femmes du peuple, soit aux personnages et groupes politiques. Il s’agit pour l’auteur d’examiner la représentation de l’image des femmes du peuple et l’usage de cette image dans la formation de l’opinion féminine.

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• Alice Primi - La "porte entrebaillée du journalisme", une brèche vers la Cité ? Femmes, presse et citoyenneté en France (1830-1870)

  Entre 1830 et 1870, des femmes politiquement engagées fondent leur journal ou bien écrivent des articles pour intervenir dans les débats de leur temps. Si minoritaire soit-elle, leur activité nous renseigne sur le rôle que la presse a pu jouer pour des individus ou bien des groupes qui, àl’instar des femmes, désiraient se faire reconnaître comme citoyens, alors qu’ils étaient exclus de la vie politique.

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• Sandrine Lévêque - Femmes, féministes et journlistes : les rédactrices de La Fronde à l’épreuve de la professionnalisation journalistique

  Quotidien féministe réalisé par des femmes, La Fronde voit le jour en 1897. L’étude présentée ici veut enrichir l’analyse du processus de professionnalisation journalistique àla fin du xixe siècle et au tout début du xxe. Elle est fondée sur l’analyse des parcours biographiques de l’équipe rédactionnelle de La Fronde et montre les liens entre les combats féministes et professionnels des rédactrices.

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• Paul Pasteur - Du militantisme au journalisme ? Les multiples paradoxes de la presse féminine sociale-démocrate autrichienne

  De 1892 à1991, le parti Social-Démocrate autrichien s’accommode de la presse féminine, tant qu’elle reste sous son contrôle et lui amène des militantes et un électorat féminin. Si dans les années 1920, Die Frau (La Femme) et Die Unzufriedene (La Mécontente) bénéficient d’un tirage important, et présentent parfois certains aspects féministes, Die Frau apparaît dans les années cinquante et soixante comme un rouage de la domination masculine du parti, sa rédaction semblant hésiter entre l’activisme et le journalisme.

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• Sabine Rousseau - L’itinéraire médiatique d’une religieuse (1950-1975)

  Entre 1950 et 1975, une religieuse, Françoise Vandermeersch, dirige Échanges, la revue de sa congrégation. Elle est chargée par sa hiérarchie de promouvoir l’usage des médias chez les religieuses et l’image des religieuses dans les médias. Cependant, dans une Église catholique sous domination masculine, elle ne devient véritablement « patronne de presse  » qu’au début des années 1970, avec l’indépendance de la revue. Elle se sert alors des médias comme outil d’affirmation d’une parole féminine dans l’Église.

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• Josette Brun, Estelle Lebel - Parole aux téléspectatrice, place au féminisme : la 1500e émission de Femme d’aujourd’hui et les francophones du Québec et du Canada en 1973

  À l’occasion de sa 1 500e émission, en 1973, le magazine quotidien Femme d’aujourd’hui donne la parole àquelque 200 téléspectatrices venues discuter de la condition féminine dans les studios de télévision montréalais de la Société Radio-Canada au Québec. Plusieurs discours se côtoient, majoritairement féministes et surtout de tradition libérale. Les plupart des principaux enjeux de la deuxième vague sont abordés, mais les discours les plus radicaux représentent la part congrue des propos féministes.

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• Laurence Bachmann, Sébastien Salerno - Entre féminité et modernité. La prise en charge médiatique de l’année présidentielle de Micheline Calmy-Rey

  En 2003, Micheline Calmy-Rey est élue au collège gouvernemental Suisse. Cinq ans plus tard, elle devient, pour un an, présidente de la Confédération helvétique. Son année présidentielle coïncide avec les élections fédérales où sa formation, le parti socialiste, croise le fer avec l’Union démocratique du centre (UDC), le parti de la droite dure dirigé par Christoph Blocher. Notre article analyse la manière dont Micheline Calmy-Rey utilise des médias pour moderniser l’image de la Suisse et des femmes. Cette modernisation s’effectue àtravers ses actions politiques, mais aussi son apparence physique.

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• Bibia Pavard - Contraception et avortement dans Marie-Claire (1955-1975) : de la méthode des températures à la méthode Karman

  Marie-Claire, magazine féminin de masse, est le lieu privilégié de l’observation de l’acceptation et de la diffusion progressive d’idées nouvelles en matière de contraception et d’avortement entre 1955 et 1975, en France. Peu enclin, a priori, àtraiter de ces questions du fait de sa ligne éditoriale traditionnelle et imprégnée de culture catholique, il aborde pourtant dès 1956 le « grave problème du contrôle des naissances  ». Entre convictions personnelles des journalistes, force des mouvements sociaux et enjeu commercial du magazine, une stratégie de légitimation du changement est mise en place.

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• Jean-Claude Soulages - Les avatars de la publicité télévisée ou les vies rêvées des femmes

  Depuis ses origines, l’image de la femme occupe une place stratégique dans la publicité télévisée. Longtemps soumises àun discours patriarcal, ces fictions de notre quotidien témoignent aujourd’hui d’une pluralité et d’une liberté beaucoup plus grande de figuration. Mais ce dont elles témoignent également c’est, àtravers ses avatars publicitaires (l’héritière, la guerrière, l’icône), de la fragmentation de l’identité féminine ainsi que des conflits de définition concernant son statut et ses univers de compétences.

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• Marlène Coulomb-Gully - Femmes à la une : 20 ans de 20 heures ou "la voix de la France" (1982-2002)

  A travers l’analyse de deux décennies de journaux télévisés sur la Journée internationale des femmes, on s’efforce de cerner les permanences et les mutations du discours de l’Institution sur les femmes. On conclut àson ambiguïté fondamentale, où le caractère progressiste du propos se trouve miné de l’intérieur, cette ambivalence renvoyant aux rapports de domination propres àl’entreprise audiovisuelle comme àla société en général.

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• Sylvie Thiéblemont-Dollet - Le rôle des médias dans l’émergence et la popularisation du mouvement d’émancipation des femmes immigrées ou d’origine immigrée. L’exemple du mouvement Ni Putes Ni Soumises (2001-2007)

  Aborder la popularisation de mouvements d’émancipation de femmes via les médias français du côté des femmes immigrées ou issues de l’immigration est l’objet de ce texte qui s’appuiera sur l’exemple du mouvement Ni Putes Ni Soumises. Longtemps exclues de la représentation sociale et militante par les institutions françaises et cantonnées dans la représentation de femmes d’immigrés, ces militantes ont su user de différentes stratégies communicationnelles pour se faire voir et entendre autrement.

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• Marie-Christine Lipani Vaissade - La révolte des personnages féminins de la bande dessinée francophone. Cartographie d’une émancipation de fraîche date

  La bande dessinée n’est pas réputée pour faire la part belle aux femmes. Les personnages féminins sont rares et stéréotypés. Il faut attendre le tournant des années 60-70, pour que les héroïnes s’émancipent, guidées par Barbarella de Jean Claude Forest. Puis viendront des personnages encore plus engagés comme Laureline dans la série Valérian et Laureline (Christin et Mézières). Dans les années 80, sous la plume de créatrices fort talentueuses, les personnages féminins posent enfin de vraies questions autour du statut des femmes dans la société.

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• Delphine Chedaleux - Des jeunes femmes dans le cinéma français sous l’Occupation : contradictions en noir et blanc

  Cet article propose une analyse de la réception féminine des nouvelles figures de jeunes actrices qui apparaissent dans le cinéma français sous l’Occupation et auxquelles les spectatrices peuvent, pour la première fois, s’identifier de manière positive. Il montre que ces jeunes actrices, qui combattent dans leurs films le pouvoir patriarcal tout en véhiculant des valeurs rassurantes, contrebalancent la propagande pétainiste dirigée envers les femmes et les jeunes femmes.

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• Vanessa Bertho - Introduction à une nouvelle ère de la série télévisée : Buffy contre les vampires, incarnation du pouvoir féminin ?

  Si la télévision est le miroir du système symbolique de la société occidentale contemporaine, la série américaine Buffy contre les vampires illustre le renouveau des séries fantastiques pour les 10/25 ans et l’intérêt pour le féminisme sous cette forme originale. Créée en 1996 par Joss Whedon, elle narre les aventures d’une Tueuse de vampires devant concilier vie de lycéenne puis d’étudiante, et lutte contre les forces du Mal. Au-delàdu simple aspect diégétique du programme, le créateur a cherché àtransmettre un message ouvertement féministe et en phase avec les nouvelles attentes des téléspectatrices. La régénération fictionnelle ouvre ainsi la voie àde nouvelles héroïnes indépendantes et combatives.

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Territoires d’études

• François Dubasque - Le Quotidien (1923-1936), instrument de conquête électorale et relais d’influence

  Le Quotidien, journal fondé en 1923 par Henri Dumay, réunit une équipe de plumes de gauche dont l’ambition est de promouvoir un programme alternatif àla politique du Bloc national et du gouvernement Poincaré. Principale voix du Cartel des gauches jusqu’en 1926, il épouse ensuite le parcours politique complexe de son principal bailleur de fonds, Jean Hennessy, riche négociant en cognac et député de la Charente. C’est donc moins le contenu du journal que l’entreprise de presse et le milieu politique qui la sous-tend que l’on se propose de sonder dans cet article. À travers l’étude de son réseau de collaborateurs et de son financement, Le Quotidien devient un terrain d’observation privilégié des évolutions médiatiques dans l’entre-deux-guerres. Son histoire témoigne d’un double échec : de la résistance àl’emprise du capitalisme sur la presse d’une part, de la victoire sur les pesanteurs d’une relation presse-politique fondée sur l’instrumentalisation des journaux au profit du jeu parlementaire et politicien d’autre part.

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• Sébastien Rouquette - Les portails comme "hypermédias". Evolutions médiatiques, économiques, ergonomiques et hypertextuelles des portails généralistes entre 1994 et 2008

  Le développement d’internet renouvelle les questionnements sur les reconfigurations de l’espace médiatique. Les portails généralistes sont ainsi devenus d’importantes sources d’information pour le public. Puisqu’ils utilisent la forme hypertextuelle et le multimédia, on peut les baptiser « hypermédias  ». Cet article analyse les évolutions simultanées de leurs contenus, de leurs stratégies économiques et de leurs mises en page depuis 1994.

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Recherche-Actualités

• Positions de thèses

  Gaël Villeneuve, Faire parler le public : une ethnographie comparée des débats politiques à la télévision, Université Paris 8-Saint-Denis (dir. Yves Sintomer), 28 novembre 2008. Nathalie Antiope, Radio infranationale et discursivité identitaire en milieu insulaire : des représentations sociales aux ethnodiscours médiatiques. Le cas des Départements français d’Amérique, Université La Sorbonne Nouvelle-Paris III (dir. Guy Lochard, Bruno Ollivier), 1er décembre 2008. Jean-Stéphane Carnel, Le journal télévisé, un créateur de représentations sociales sous contrainte ? Approche par le recyclage des images d’archives, Université Lille 3-Charles de Gaulle (dir. Annette Béguin-Verbrugge), 4 février 2009. Jane (...)

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Parutions

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Medianet

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Le point sur...

• Laurent Martin - Culture et médias : quelles approches aujourd’hui ?

Chronique Passé-Présent

• Anne-Claude Ambroise-Rendu - La Fronde accueillie par ses pairs et jugée par les siens