Présentation : Luttes sociales

(Propos recueillis par Marjolaine Boutet et Claire Sécail)

Maîtresse de conférences à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, Mathilde Larrère est spécialiste de l’histoire de la citoyenneté et du maintien de l’ordre au XIXe siècle. Depuis le milieu des années 2010, elle est aussi une « twitthistorienne » très suivie sur Twitter (77 000 abonnés en mars 2020), connue pour son travail de vulgarisation de l’histoire des mouvements sociaux et des révolutions. Elle (...)

Le gréviste, l’usager et le journaliste. Les grèves dans les journaux télévisés depuis les années 1960

Au croisement de l’histoire sociale et de l’histoire des médias, cet article s’intéresse à la façon dont le journal télévisé véhicule une vision des rapports de force politiques et des luttes sociales qui se jouent dans l’espace public à l’occasion des grèves survenues dans le monde du travail depuis les années 1960. Dans quelle mesure le récit télévisuel de la grève met-il en lumière certaines évolutions (...)

La libéralisation de l’ORTF à l’épreuve du contrôle de l’information. Pratiques ordinaires et scandalisation pendant « l’expérience Desgraupes » (1969- 1972)

À partir de sources institutionnelles (procès-verbaux du Conseil d’administration et de la Commission de l’information de l’ORTF, notes internes, directives et bulletins de presses) et audiovisuelles, cet article interroge la mise en place et les limites de « l’expérience Chaban- Delmas / Desgraupes » (1969-1972), première tentative de libéralisation de l’audiovisuel français. Il s’agit de mettre en (...)

Filmer l’attentat. Entretien avec Jules Naudet (en exclusivité sur ce site)

« C’est la grande Histoire racontée par une petite histoire » Filmer l’attentat. Entretien avec Jules Naudet Propos recueillis par Maëlle Bazin [1], Gilles Ferragu [2], Claire Sécail [3] Réalisateur français installé aux États-Unis, Jules Naudet effectue un tournage sur les pom-piers de New York lorsque se produit l’attaque du 11 Septembre 2001. Il filme l’impact du premier avion sur les tours du World (...)

Communiquer l’attentat. Entretien avec François Molins

Sorti de l’école de la magistrature en 1979, François Molins a mené l’essentiel de sa carrière au parquet (Carcassonne, Bastia, Lyon, Angers…). En 2004, il devient procureur de la République du Tribunal de Bobigny au moment des émeutes de Clichy-sous-Bois. Après avoir été directeur de cabinet de deux gardes des Sceaux (2009-2011), il est nommé procureur de la République du TGI de Paris et doit gérer ses (...)

Porter la parole des victimes du terrorisme. Entretien avec Françoise Rudetzki.

Victime de l’attentat du restaurant du Grand Véfour le 23 décembre 1983, Françoise Rudetzki, juriste de formation, a entamé un long combat juridique, politique et médiatique pour défendre la cause des victimes et, grâce à son association SOS Attentats fondée en janvier 1986, obtenir des autorités une reconnaissance des droits des victimes du terrorisme. Parmi les avancées, figurent notamment la création (...)

L’attentat, un objet au croisement de l’histoire politique et de l’histoire des médias

« Et soudain, la bombe »… Comment définir le moment où « tout bascule » et où le cours normal des événements, ce quotidien synonyme de calme et de sécurité, s’interrompt pour laisser place, un temps, à la stupeur, la sidération, la confusion ? Comment qualifier la rupture de l’ordre, avant même de lui donner un sens ? Il ne s’agit pas ici de terrorisme, mais d’attentat, c’est-à-dire de faits, plutôt que (...)

Se saisir d’une émotion morale pour interroger le contrôle du médicament. L’affaire de la thalidomide à la TV française à partir du procès de Liège (1962)

Entre 1954 et 1962, la thalidomide, un tranquillisant recommandé aux femmes enceintes, est à l’origine de milliers de naissances d’enfants atteints de graves malformations. En 1962, ce scandale sanitaire internationalisé engendre un fait divers, avec le procès, à Liège, de parents belges accusés d’avoir euthanasié leur bébé. Le scandale n’a pas touché la France où le médicament n’a pas été commercialisé. (...)

Présentation

La maladie se propage. L’information se diffuse. Quand la première provoque des peurs collectives, des questions angoissées, des demandes de connaissances, il serait naturel d’attendre de la seconde qu’elle vienne expliquer la réalité des risques sanitaires, fasse état des savoirs médicaux, interroge les pratiques des professionnels ou relaie l’action des politiques publiques… Bref, qu’elle parle au (...)